Classification des Handicapés visuels participant à des rencontres spécifiques de la Fédération Française Handisport.

Il existe trois catégories de handicapés visuels : B1, B2, et B3. Les trois groupes combattent ensemble pour le moment.

Un certificat médical d’un ophtalmologue attestera le handicap visuel ainsi que les contre-indications éventuelles.

Il faut savoir qu’un B2 par rapport à un B1 (aveugle) perçoit seulement la lumière et que le B3 perçoit ce qu’un voyant peut discerner derrière un verre cathédrale épais ou ne possède qu’une vision tubulaire qui perturbe considérablement l’orientation spatiale.

La pratique du judo dans les clubs F.F.J.D.A. (Fédération Française de Judo, Ju-Jitsu, Kendo et Disciplines Associées.

De nombreux clubs reçoivent des malvoyants dans leurs cours. Après une période d’adaptation, les enseignants s’aperçoivent très vite de la richesse que représentent ces judokas pour leur enseignement auprès des judokas valides. La confrontation de non-voyant avec un judoka les yeux bandés remet en cause bien des à priori. Le handicap, est souvent inversé, les possibilités de progression sont étonnantes. La perception des techniques est différente chez les aveugles (exploration tactile des différentes contractions musculaires qui concourent à telle ou telle technique).

Les exigences pour les passages de grade sont les mêmes que pour les judokas valides. Ceci veut dire que la ceinture noire d’un aveugle vaut celle d’un voyant.

Un protocole d’accord lie la Fédération Française Handisport à la Fédération Française de Judo, Ju-Jitsu, Kendo et Disciplines Associées.

Les compétitions spécifiques pour handicapés visuels.

La réglementation :

Ce sont les règles de la Fédération Internationale de Judo qui sont appliquées. Certaines adaptations y sont faites qui prennent en compte le handicap visuel sans modifier le fond.

Au début et à chaque arrêt de combat, les deux judokas se tiennent le kimono pour se situer, puis se lâchent et attendent le signal de l’arbitre pour commencer le combat. Il est interdit de reculer avant de prendre la garde, ce qui est considéré comme refus de combat.

L’arbitre annonce les valeurs de chaque avantage ou sanction afin que les combattants soient clairement informés.


 

QUEL JUDO ?

L’attitude générale des combattants est beaucoup plus basses sur les appuis (flexion des genoux assez prononcée). Ils recherchent une descente du centre de gravité qui traduit une position de jambes plus écartées et un bassin en retrait.

Le judo pratiqué peut se caractériser dans sa forme comme un judo très tonique où la garde joue un rôle primordial. Les judokas assurent leur prise informationnelle avec la saisie du kimono, leurs bras servant d’antennes.

Le contact proche est à la fois recherché (son corps se solidarise avec le corps de son adversaire, ce qui lui donne une stabilité accrue et permet l’action en contre), et craint, car cela le rend vulnérable.

Les aspects tactico-techniques sont assez différents de ceux utilisés par les voyants. En effet, certains aspects tactiques utilisés par les voyants (sorties de tapis, rupture de garde) ne le sont pas chez les aveugles ; ce qui donne un combat plus orienté vers l’offensive.

D’autres aspects pourraient être développés. Citons pour mémoire :

- les aspects psychologiques particuliers,

- le rôle de l’entraîneur avant, pendant et après le combat.

- le rôle de l’arbitre qui, s’il applique les mêmes règles, doit le faire avec une connaissance profonde du handicap visuel,

- la nature du handicap visuel qui influe sur les possibilités d’apprentissage et la forme du judo pratiqué (handicap de naissance, à la suite d’une lente évolution, à la suite d’un accident...).


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